La pièce " Bullet Park " est adaptée par le Collectif Les Possédés au Théâtre de la Bastille d'après le roman de John Cheever (1969).
L'histoire, qui se déroule dans une banlieue new-yorkaise dans les années 1960, nous présente en parallèle la vie de deux familles qui sont voisines dans ce quartier. L'une d'elle est le modèle de la famille parfaite en apparence avec maison, jardin, femme et enfant. Mais progressivement les failles de ce fragile équilibre vont apparaître : le fils adolescent va sombrer dans un isolement dépressif tandis que le père, sous tranquillisants, sera de plus en plus hystérique, sous les yeux de sa femme désabusée et rêvant d'un ailleurs.
Leurs voisins sont un couple sans enfant dont les rares conversations se limitent à des reproches virulents de la femme à son conjoint, elle se plaignant de son manque d'attention et d'implication dans leur vie sentimentale. Lui, abandonné par sa mère " fan de socialisme " et par son père qui ne voulait pas de lui, se retranche dans son incapacité à communiquer ses désirs.
Les thèmes qui ressortent de la pièce sont finalement toujours d'actualité, notamment une sorte de vide existentiel accentué par le poids de la consommation de masse et les tentatives d'un être à trouver un sens à sa vie.
" Comment la norme sociale peut écraser un individu ? Qu'est-ce qui, à un moment, fait vaciller un être ? Comment la société de consommation a-t-elle progressivement vidé de leur substance les existences ? " ... telles sont les questions que met en évidence cette pièce.
La mise en scène originale et le très bon jeu des acteurs nous font passer un agréable moment alternant rire et émotion.
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