Louveteau - Zoo de Berlin, 2005
dimanche 27 mars 2016

Mon coup de cœur pour l’Equateur

L’Equateur est un des plus petits pays d’Amérique du Sud en superficie, mais la diversité de ses paysages est tellement impressionnante que l’on a d’emblée la conviction d’être dans un pays grandiose. 

En arrivant de Paris à Quito, la capitale la plus haute du globe (2 850 mètres d’altitude), on a tout de suite la sensation d’être dans un autre monde, entre ciel et terre, et c’est ce qui rend ce pays fascinant.













Dès l’arrivée aux abords de Quito, on est plongé dans cette Amérique du Sud à l’ambiance tellement vivante : les gens qui marchent le long des routes, les familles de 3 ou 4 personnes sur une seule moto, les grands autobus bariolés qui crachent des nuages noirs de leur pot d’échappement, les vendeurs de journaux, fruits, friandises sur les trottoirs, les taxis jaunes, les palmiers, les graffitis et peintures murales, les chiens en liberté partout dans les rues, et au loin les paysages des collines verdoyantes et montagnes aux sommets perdus dans les nuages.













Faire un trek en Equateur, hors des sentiers battus et des grands centres touristiques, c’est l’idéal pour aller à la rencontre des habitants et des nombreuses communautés du pays. Les Équatoriens m’ont charmée par leur calme, leur sens de l’accueil, leurs sourires et leur proximité avec la nature.

Lors de ce voyage, nous avons pu découvrir deux grandes facettes de ce pays : la montagne (Sierra équatorienne) et l’Amazonie.  Les régions de la côte pacifique et des Iles Galápagos feront peut-être l’objet d’un autre voyage !























La Sierra qui s’étend du Nord au Sud sur toute la Cordillère des Andes est composée d’une multitude de montagnes et volcans (souvent appelée « L’avenue des volcans »). L’Equateur compte environ 80 volcans dont 7 sont toujours en activité

C’est un paradis pour les randonneurs qui veulent flirter avec les sommets les plus hauts, tester leur résistance au vertige et s’acclimater au manque d’oxygène en altitude. La difficulté dans les ascensions que nous avons faites était principalement liée à l’essoufflement que l’on ressent immédiatement lorsque l’on marche à plus de 3 000 mètres.









Pour ménager son souffle, son cœur et éviter le mal de tête, il est donc important de progresser à allure très lente, en respirant calmement et en s’hydratant régulièrement.  La récompense, c’est une fois arrivé au sommet, de contempler, si la vue est dégagée, les montagnes que l’on surplombe, d’écouter le silence, se sentir un peu « en dehors du monde » et de pouvoir profiter de ce moment exceptionnel et privilégié.


Le volcan Cayambe (5 790 mètres)




















Lors de ce séjour, nous avons fait notamment l’ascension du Fuya Fuya, une montagne à 4 200 mètres d’altitude située à environ 100 km au nord de Quito. Et puis une partie du fameux Chimborazo, le volcan le plus haut de l’Equateur qui culmine à 6 268 mètres au-dessus du niveau de la mer. 

Nous sommes montés jusqu’à 5 300 mètres (au-delà, il faut sortir les équipements d’alpinistes !), et c’est là, alignés, les pieds sur une fine couche de neige, que nous avons répété l’une après l’autre les phrases en Quichua (langue amérindienne parlée par plusieurs communautés en Equateur) que prononçait notre guide local. C’était une sorte de rituel de remerciement à la nature, à la terre, à l’eau, au ciel… Un moment intense et émouvant où l’on se sentait en totale connexion avec notre environnement.






Ascension du volcan Chimborazo (6 268 mètres)




Volcan Chimborazo (ici à environ 5 300 mètres)












"Pour atteindre le succès, il est toujours indispensable d'avancer sur la voie du sacrifice." Simon Bolivar






L’autre grande partie de l’Equateur c’est l’Amazonie, qui représente 50% du territoire. On est là au cœur du climat tropical, chaleur agréable entre 25 et 30 degrés, taux d’humidité de 99%, végétation ultra-abondante avec des arbres, plantes et fleurs que l’on ne voit pas en Europe.

































Marcher dans cette forêt tropicale si dense est une expérience passionnante, car on est plongé dans un monde de végétation inconnu, où il n’y a pas de sentier, où les pieds s’accrochent à des racines, des lianes. Les plantes qui nous entourent sont souvent toxiques et il faut éviter de les toucher, et il y a ces sons qui résonnent jour et nuit, produits par tous les animaux et insectes qui vivent là (oiseaux, cigales,…), comme un concert live qui ne s’arrête jamais.

























On découvre des fourmilières géantes accrochées dans les arbres, des palmiers à échasses qui marchent, des plantes anesthésiantes, des fourmis citronnées que l’on mange pour prendre des vitamines, des plantes médicinales qu’on inhale et qui nous font souffrir le martyr pendant 15 minutes mais qui devraient nous préserver de la grippe pendant 6 mois, des plantes utilisées pour des cérémonies de purification qui chassent les énergies négatives, des bouts d’écorce d’un arbre qu’on chauffe et utilise comme vernis naturel pour la céramique, des serpents fins et noirs venimeux dans les rivières qu’on traverse en bottes en caoutchouc… 

C’est un territoire mystérieux, fascinant, dans lequel on peut se perdre, qui peut être dangereux, et en même temps une sorte de pharmacie naturelle géante.





























L’Equateur c’est aussi cette abondance de fruits tropicaux au gout exceptionnel ; et les jus de fruit frais deviennent le plaisir de chaque petit-déjeuner : jus d’ananas, de goyave, de mûre, de tomate en arbre, de guanabana, de naranjilla… Le choix est immense.


























C’est au marché d’Otavalo, un des plus réputé et grand de l’Amérique du Sud, que l’on prend conscience de la diversité des fruits et légumes offerts par ce pays. Il y a en Equateur 1000 variétés de pommes de terre. On y découvre aussi la richesse de la production artisanale, avec des bijoux, des sacs, des nappes colorées, des objets en bois peint aux couleurs vives et joyeuses, des écharpes et pulls en alpaga ultra doux, évidemment des chapeaux et les fameux Panama. Aussi, des roses aux multiples couleurs et au parfum envoûtant.






















Les principales exportations de l’Equateur sont constituées du  pétrole, des bananes, des crevettes et des roses. Le changement de monnaie en 1999 (passage du Sucre au Dollar américain) a été un cap difficile à passer pour le pays, réduisant le pouvoir d’achat de manière significative. En 2000, près de 2 millions d’Équatoriens ont quitté le pays pour s’installer à New-York, Barcelone, Rome, Turin… Le salaire moyen est d’environ 400 $. En l’espace de 15 ans, beaucoup de changements sont survenus dans le pays, notamment l’émancipation des femmes qui ont dû commencer à travailler (dans la police et dans l’armée entre autres).















Le pays compte 15 millions d’habitants (romains catholiques à 97%), dont 40% sont des métis, 40% des groupes ethniques (représentant au total 20 langues différentes), 10% des Afro-Équatoriens et 10% des étrangers (provenant des Etats-Unis, de l’Europe).















La capitale, Quito, qui compte 2,5 millions d’habitants est située sur le plateau entre la cordillère orientale et la cordillère occidentale. C’est une ville qui s’étale en longueur, 60 km, pour 8 km de large. En montant en haut du téléphérique de Quito à  4 200 mètres d’altitude, on est impressionné par l’immensité de cette ville étendue de tout son long entre les montagnes. Pour la parcourir du nord au sud en voiture, il faut compter 3 heures, tellement les embouteillages sont importants. Un projet de métro est à l’étude mais personne ne sait dire quand il verra le jour. La moto reste donc un moyen de transport particulièrement astucieux ; on voit pas mal de motos, apparemment issues de Chine, circuler dans le trafic dense de Quito.















La ville est composée de 350 quartiers. Au centre, le quartier touristique, et de manière résumée, au nord les quartiers aisés et au sud les quartiers défavorisés. Le centre historique de Quito, 4 km2, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978.

























Cette ville, fondée en 1534 par les espagnols, est magnifique. C’est un vrai plaisir de se promener dans les rues de la vieille ville, et de découvrir la place de l’Indépendance avec la cathédrale, le Palais présidentiel, la place Santo Domingo et la place San Francisco avec l’Eglise du même nom, qui date de 1540 et est l’une des plus anciennes de l’Amérique du Sud. L’Eglise des Jésuites, décorée à l’intérieur avec plus de 7 tonnes d’or est également particulièrement impressionnante.



































C’est aussi à travers Quito que passe la mythique route Panaméricaine, dont la construction a été décidée en 1865 par le Président Garcia Moreno, et qui représente un rêve pour de nombreux motards qui souhaitent la suivre jusqu’au « bout du monde », la fameuse Terre de feu d’Ushuaia.



La route Panaméricaine qui traverse Quito












C’est impossible en quelques lignes de décrire les sensations ressenties lors d’un séjour en Equateur.


Ce pays donne envie d’y retourner et de découvrir toute l’Amérique du Sud, évocatrice pour moi de paysages grandioses, de murs et façades peintes et colorées, d’une nature généreuse, d’un climat doux et tropical, des gens accueillants au sourire dans le cœur et dans les yeux, de la musique entraînante et sensuelle, de la nourriture épicée, des fruits multicolores et juteux, de la proximité avec la nature, des choses simples et de l’esprit d’indépendance et de liberté !












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