Dans le cadre du 33ème Festival International du Film d'Environnement qui se tient du 5 au 12 avril 2016 au Cinéma des Cinéastes,
j'ai assisté à la projection du documentaire mexicain « Resurrección » en présence du
réalisateur Eugenio Polgovsky et de deux protagonistes du film.
Ce documentaire long
métrage en compétition présente la situation catastrophique des chutes d'eau
"El Salto de Juanacatlán" situées
dans l’Etat de Jalisco au Mexique. Longtemps appelées les « chutes du Niagara mexicaines »,
elles étaient jusqu’aux années 1970 un lieu de villégiature et un petit coin de
paradis naturel où de nombreux couples en lune de miel venaient se faire
photographier.
40 ans plus tard, le paysage est méconnaissable et le
constat désastreux. Toute une flopée d’usines industrielles sont venues s’installer
le long du fleuve Santiago, avec la promesse d’une vie plus moderne et faite de
progrès pour les habitants de la région. Les conséquences ont en fait été
dramatiques puisque le fleuve sert de dévidoir pour les eaux usées des villes
de la communauté urbaine de Guadalajara, et la contamination par des centaines
de produits chimiques des usines fait de la rivière Santiago la plus polluée de
l’Amérique Latine.
Une énorme couche de mousse blanche flotte désormais
quotidiennement sur les eaux de ce fleuve autrefois un lieu de pêche et de
baignade pour les riverains. Aujourd’hui il ne reste plus que des poissons
morts, des canards à l’agonie, une odeur fétide et des berges aux allures
misérables.
Le réalisateur, qui a passé 3 ans à faire ce film, est
allé à la rencontre des habitants des villages El Salto et Juanacatlán qui
racontent avec nostalgie à quoi ressemblait le fleuve avant ce grand désastre
et les souvenirs qu’ils ont gardé de cette époque. Le documentaire présente de
manière artistique et poétique le passage d’une époque à une autre, en
intercalant notamment des images d’archives en noir et blanc et des vieilles
diapositives. Comme le disent les habitants, avec la contamination de l’eau du
fleuve, ce sont leurs rêves, leur âme et leur identité qui ont disparu.
Sur le plan humain et sanitaire, les impacts de cette
pollution sont terrifiants. Le nombre d’enfants et d’adultes malades
(insuffisance rénale, maladies de peaux, cancers…) ne cesse d’augmenter et le
taux de mortalité est alarmant.
Depuis le début des années 2000, le gouvernement diffuse
des campagnes à la télévision en promettant la remise en état et la dépollution
du fleuve, avec l’installation de filtres. Mais aucune action concrète n’est réellement
menée pour définitivement stopper la pollution de l’eau. Les habitants, en
quête de leur paradis perdu, se battent quotidiennement et de manière pacifiste
avec leur collectif « Un salto de vida » fondé en 2006.
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