Louveteau - Zoo de Berlin, 2005
vendredi 1 avril 2011

Berlin Next ! à la Gaité Lyrique

Conférence " Berlin Sounds " à la Gaité Lyrique
L'ancien théâtre de la Gaité Lyrique qui a réouvert en mars dernier s'est reconverti en lieu culturel dédié aux " révolutions numériques ".
J'y ai noté la citation intéressante de l'écrivain Isaac Bashevis : " Plus la technologie progressera, plus les gens s'interesseront aux possibilités du seul esprit humain. "




Dans le cadre de la programmation " Berlin Next ! " présentant Berlin comme une métropole internationale de création à part, j'ai pu assister à la conférence " Berlin Sounds " dont l'objet était de définir s'il existe un son spécifiquement berlinois.


Les invités qui étaient des DJ berlinois ainsi que des journalistes musicaux allemands et français, autour d'extraits musicaux passés pendant la conférence (" Jahcoozi ", " Nous sommes MMM ", ...), ont analysé les spécificités de la scène musicale berlinoise.



Un premier constat est que les musiciens qui viennent se produire à Berlin sont originaires du monde entier : la ville est ouverte, et le son y est international. Cette ville qui dans les années 80-90 a attiré beaucoup de " pop stars " comme U2 (" Achtung Baby ") continue de fasciner par son histoire.
Aujourd'hui l'attraction est également liée à l'existence d'un réseau social où plus de choses sont possibles qu'à Paris car plus accessibles économiquement. 

Une autre spécificité à Berlin est le tempo plus lent (qu'à Paris par exemple) qui se retrouve souvent dans la musique électronique. On y a le sentiment qu'on n'est pas pressé, les clubs ne ferment pas au petit matin, et l'espace est 9 fois plus important qu'à Paris. Cela contribue à installer un style de vivre la musique propre à Berlin, un mode de vie plus relax basé sur le " hang out " où la pression économique est moins marquée que dans d'autres capitales.

Le style du son berlinois symbolise l'ère industrielle et les lieux dans lesquels la musique est jouée a également une influence. Des anciennes manufactures, des entrepôts désaffactés, ... sont typiques de la culture underground berlinoise. On y accorde une grande importance à la qualité du son, et notamment les vinyles occupent une place encore très importante à Berlin. Nombreux DJ mixent sur des vinyles préférant ce son plus chaleureux à celui des mp3.


Une des conclusions est que Berlin est en train de vivre depuis une quinzaine d'années sa " belle époque " : accessibilité économique, nombreux lieux expropriés en DDR et dont on ne sait pas qui sont les propriétaires permettent, avant qu'ils ne soient affectés, d'être des espaces de diffusion musicale. Mais cette époque commence à toucher à sa fin au fur et à mesure notamment que les lieux non définis sont récupérés et vendus à des investisseurs immobiliers et que le marketing pour le tourisme de masse (on a parlé ici de " technotouriste " ou " easy-jet-setteur ") tend à faire une promotion simplifiée du son berlinois et par là-même à risquer de détruire cette diversité musicale. Espérons que Berlin reste encore longtemps une ville à part et conserve son cachet " alternatif ".

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire