"Wadjda" est un très joli film saoudien réalisé dans les faubourgs de Riyad par Haifaa Al Mansour. La cinéaste pose son regard sur la condition de la femme en Arabie Saoudite. Elle présente un film plein d'humanité, sans cliché, qui montre la réalité de la femme saoudienne mais avec beaucoup de douceur.
Le personnage central du film est une jeune fille, Wadjda, qui évolue tant bien que mal dans une société où la femme se heurte en permanence aux codes imposés par les hommes.
Son insouciance d'enfant et son envie de vivre ses rêves la confrontent souvent au rappel à l'ordre de la part de la directrice de son école ou de sa mère. Plutôt que de se conformer à un système où les jeunes filles doivent en permanence inhiber leur spontanéité pour ne pas attirer le regard des hommes, Wadjda préfère suivre ses envies.
Ainsi elle continue de jouer à la marelle dans la cour de son école pendant la récréation alors que toutes les autres filles sont rentrées pour ne pas s'exposer au regard d'ouvriers travaillant sur un toit. Elle joue en sortant de l'école avec un garçonnet et ne se soucie pas de courir dans les rues sans que ses cheveux ne soient couverts par une abaya.
Mais son rêve par-dessus tout, c'est de s'acheter un vélo. Le rappel de sa mère et de ses enseignantes qu'il n'est pas concevable pour une femme dans ce pays de faire du vélo ne la décourage pas. Elle fera tout pour tenter de réunir les 800 riyals dont elle a besoin pour acheter ce vélo.
Ce film m'a un peu rappelé le très beau film iranien "Le cahier" de Hana Makhmalbaf qui montrait la détermination d'une fillette en Afghanistan pour tenter de s'acheter un cahier et essayer d'aller à l'école.
A travers le personnage de Wadjda, la réalisatrice présente non seulement la condition des jeunes filles saoudiennes, mais également celle des femmes. On découvre en effet en parallèle la condition de sa mère. Celle-ci, puisque les femmes ne sont pas autorisées à conduire, est dépendante d'un chauffeur peu fiable pour se rendre à son travail à plusieurs heures de route de chez elle. Elle subit également, impuissante, le fait que son mari, qui est l'homme de sa vie, décide d'aller épouser une deuxième femme.
Ce premier film saoudien est à la fois drôle et émouvant. Il véhicule le message que malgré le carcan des codes sociaux ou religieux, la persévérance et la volonté de suivre ses envies permettent de s'affranchir de sa condition et d'accéder à une forme de liberté.
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