Paris Courts Devant : à l'année prochaine !

La 8ème édition du festival international de courts-métrages Paris Courts Devant s'est achevée ce dimanche avec une très belle cérémonie de clôture présentée avec brio et humour par deux jeunes comédiens.

Cette soirée a mis le point final à 4 jours exceptionnels durant lesquels c'était un véritable plaisir de retrouver l'ambiance chaleureuse et enthousiaste de ce festival parisien au Cinéma des Cinéastes. Exceptionnels, car cet événement permet de découvrir les meilleurs courts-métrages du monde entier ainsi que les meilleurs courts-métrages produits en France, et notamment d'excellents films d'animation issus des écoles françaises.

Comme l'année dernière, j'ai beaucoup apprécié la sélection internationale "Si loin, si proche", qui fait voyager, rêver, réfléchir, rire ou pleurer. Cette sélection permettait de découvrir des créations provenant de la Grèce, de l'Espagne, du Brésil, du Vietnam ou encore de la Suisse. J'ai particulièrement aimé l'ambiance et l'esthétisme du film vietnamien "Hai, Tu', Sau" (Lundi, Mercredi, Vendredi) qui nous plongeait dans la torpeur et la sensualité d'un été brûlant et orageux.

Le court-métrage brésilien "A fabrica" (L'usine) était très beau et bien construit. Il mettait en scène le sacrifice d'une mère qui se rend dans la prison où son fils est enfermé. Elle dissimule à l'intérieur de son corps un téléphone portable pour le passer dans la prison laissant supposer que son fils veut préparer son évasion. On découvre finalement que ce stratagème risqué a été mis en place pour que son fils, père d'une fillette,  puisse l'appeler pour lui souhaiter un joyeux anniversaire pour ses 5 ans. Les dialogues sont limités au minimum, les visages et les attitudes corporelles exprimant à eux seuls l'évolution des sentiments. C'est un film très émouvant par son histoire et par l'interprétation des acteurs. C'était un vrai plaisir de revoir une nouvelle fois ce court-métrage lors de la cérémonie de clôture, puisqu'il a obtenu le prix du jury présidé par le réalisateur Radu Mihaileanu.

La sélection "Courts de pub" était très intéressante puisque c'était l'occasion de découvrir ou revoir les meilleurs films publicitaires de ces derniers mois, notamment "L'envol" pour Air France, "L'odyssée" pour Cartier, "La qualité allemande" pour Opel et "La démonstration" pour Renault, pour n'en citer que quelques-uns. Les créatifs de certaines agences étaient présents pour répondre aux questions du public et évoquer les processus de création de ces films publicitaires.

Dans la sélection "Fiction et compagnie" regroupant les courts-métrages de production française, les courts-métrages "Bonjour", "Tennis elbow" et "Ce n'est pas un film de cow-boy" étaient particulièrement drôles. "Ce n'est pas un film de cow-boy" a d'ailleurs obtenu deux prix, vraiment mérités. Il mettait en scène des adolescents, deux garçons et deux filles, qui se racontaient respectivement dans les toilettes des garçons et des filles du collège leurs impressions après avoir vu la veille chez eux le film Brokeback Mountain. Dialogues rythmés et hilarants servis par de jeunes acteurs doués et très touchants.

La soirée Ciné concert était passionnante car elle permettait aux spectateurs de voir plusieurs courts-métrages avec leur bande musicale d'origine et tout de suite après avec une autre musique, composée par Vivien Villani, et interprétée en direct pendant la projection par le Cinema orchestra et le Palace of Mirrors. C'était une expérience assez impressionnante puisque le changement de musique sur un même court-métrage nous donnait une lecture assez différente et permettait de se rendre compte du rôle essentiel que joue la musique dans un film.

Cette 8ème édition de Paris Courts Devant qui était d'une grande qualité a une nouvelle fois contribué à montrer que le court-métrage est un genre à part entière, qu'il procure des émotions toutes aussi différentes qu'intenses et qu'il est une source d'inspiration et de réflexion incomparable.

Le palmarès 2012 du festival Paris Courts Devant, le voici !

Prix Les Petits Courts Devant

Dov Ellia et Paul Belêtre
Pour le film : Kill the roach, l’art du geste

Mention du Jury Jeunes
Raùl de la Fuente
Pour le film : Virgen Negra

Prix du Jury Jeunes

Benjamin Parent
Pour le film : Ce n’est pas un film de cowboy

Prix "Musique au cinéma"

Michaela Pavlatova
pour le film : Tram

Prix Sacd – Du rififi dans les écoles d’animation

Julien Hazebroucq, Emmanuelle Leleu, William Lorton, Morrigane Boyer Et Ren Hsien Hsu
Pour le film : A la française

Prix TV5 Monde

Julia Kowalski
Pour le film : Musique de chambre

Mention pour le prix du film étranger

Rolando Colla
Pour le film : Einspruch VI

Prix du meilleur film étranger

Andrew Kavanagh
Pour le film : At the formal

Prix Beaumarchais-Sacd

Benjamin Parent
Pour le film : Ce n’est pas un film de cow-boy

Prix France 2 – Histoires courtes

Fabien Bertrand et Richard Mothes
Pour le scénario : Ogurets ou les turpitudes d’un concombre russe

Mention pour le prix de la Presse

Julia Kowalski
pour le film : Musique de chambre

Prix de la Presse

Manuel Schapira
Pour le film : Les meutes

Prix du Cher Public

Jeffig le Bars
Pour le film : Carn

Mention spéciale du Jury

Alex Lora
Pour le film : Odysseus Gambit

Grand Prix Paris Courts Devant

Aly Muritiba
Pour le film : A Fabrica

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