Doisneau Paris Les Halles

Très jolie expo qui se tient actuellement (jusqu'au 28 avril 2012) à l'Hôtel de Ville et rassemble 200 clichés de Doisneau du quartier des Halles.

Sa première photographie des Halles date de 1933, mais à partir de 1953, Doisneau visite chaque semaine ce lieu de vie qui le fascine et qu'il compare à un grand théâtre, pour y immortaliser des scènes de vie avec son regard plein d'humanité et d'humour.

L'exposition est complétée par des phrases de Doisneau décrivant l'ambiance de ce quartier dont il appréciait la joie de vivre qui s'en dégageait, et exprimant son profond regret de voir ce théâtre vivant disparaître pour être délocalisé à Rungis à partir de 1967. La destruction des 10 pavillons de Baltard est pour lui une destruction tragique d'un chef d'oeuvre de l'architecture parisienne. En 1979, il assistera, comme de nombreux parisiens, à l'ouverture du nouveau Forum.

On apprend également quelques définitions de termes spécifiques à cette époque et à ce lieu, comme celles-ci notamment, que je trouve amusantes :

Forts : manutentionnaires procédant au déplacement de marchandises de l'extérieur vers l'intérieur des pavillons des Halles. Ces hommes très robustes étaient environ 700.

Diable : petit chariot à deux roues basses, servant à transporter des fardeaux. Les loueurs de diables en possédaient une centaine et les louaient à la journée.

Carré des merdeux : lieu où se trouvent des produits à prix modique, cultivés dans les champs d'épandage de la région parisienne. Leur qualité moins bonne se repère souvent à leurs couleurs étranges.

Glaneurs : personnes qui "récupèrent" de la nourriture à la fin des marchés dans les containers des supermarchés, les poubelles des commerçants ou celles des particuliers.

La fin de l'exposition permet de découvrir le projet de rénovation des Halles, à travers des images de synthèse. Projet intitulé " Les Halles, le nouveau coeur de Paris " qui accorde une place centrale à la nature, en introduisant des grands espaces verts, et au développement de lieux d'échanges culturels (musique, danse, ...).

" Et autour, une curieuse humanité dans une lumière de fête foraine, des rupins et des clochards, des chauffeurs routiers et des tireurs de diable, des bouchers et des clientes de Dior, des maraîchers et des poivrots. Tout ce monde se disait "tu" et surtout flottait une grosse gaîté et une bonne volonté ..." Doisneau

" La musique des Halles, c'est le fracas de tous les diables dans l'opéra de tous les jours. " Jacques Prévert

" Paris est un théâtre où l'on paie sa place avec du temps perdu " Doisneau

Début de démolition des pavillons de Victor Baltard à partir de 1971

Des spectateurs méditatifs devant le grand " trou des Halles " (1973-1974)

Le marché de Rungis, inauguré le 3 mars 1969

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