Louveteau - Zoo de Berlin, 2005
samedi 19 septembre 2015

Le Tour du Mont Blanc en 7 jours

Pour ceux qui n'en avaient encore jamais entendu parler (c'était mon cas il y a de cela quelques mois), le Tour du Mont Blanc (TMB) est une des randonnées mythiques en Europe, un sentier de haute montagne d'une distance de 160 km qui passe par la France, la Suisse et l'Italie.

L'aiguille du Midi et le Mont Blanc (vue depuis Argentière)



Il nous aura fallu 7 jours pour parcourir à pied ce sentier en partant d'Argentière et en faisait le tour dans le sens des aiguilles d'une montre. Avec des dénivelés moyens de 1 000 mètres, 6 à 7 heures de marche par jour, une belle météo estivale et des températures aux alentours de 30°, sans oublier un sac à dos de 40 litres (qui pour ma part, devait avoisiner les 10 kg !), il s'agissait d'une expérience relativement physique et intense... Mais extrêmement plaisante et gratifiante lorsque l'on arrive en haut des cols nous offrant des vues magnifiques sur les massifs des Alpes.














Wagonnet qui servait à transporter les blocs de glace des glaciers
pour approvisionner les brasseries parisiennes au 19ème siècle !






Sur ce sentier, qui est généralement parcouru dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, on croise toutes les nationalités (Français, Anglais, Allemands, Espagnols, Américains, Chinois, Japonais....), toutes sortes de représentants de diverses disciplines sportives (des trailers avec leurs tenues minimalistes et leurs petites bouteilles d'eau accrochées aux épaules, des VTTistes qui dans les montées portent leur vélo sur le dos, ce qui est particulièrement impressionnant, et évidemment, des randonneurs, dont je faisais partie, avec leurs chaussures à semelles épaisses, et dans certains cas, leurs bâtons de marche télescopiques).





































Refuge Bonatti, du nom du célèbre alpiniste italien


Vue sur le Mont Blanc au loin depuis le refuge Bonatti








On a également le plaisir de côtoyer plusieurs sortes d'animaux : des marmottes qui poussent leur cri strident et se dressent sur leurs pattes arrières dès qu'elles nous entendent approcher, des moutons, des vaches qui nous offrent des concerts de cloches résonnant dans la montagne, des bouquetins, chamois, chevreuils, certains oiseaux rapaces, et quelques lézards. Sans oublier les fameux mulets du TMB qui accompagnent certains randonneurs afin de transporter leurs bagages...







Mont Blanc vu depuis l'Italie


















Mont Blanc vu depuis l'Italie










Au-delà de la découverte de paysages absolument splendides, de la possibilité d'admirer le Mont Blanc depuis différents points de vue, de profiter du silence extrêmement bénéfique de la montagne, cette randonnée est aussi l'occasion de découvrir le monde des refuges de haute montagne.

Ces maisons perchées à flanc de montagne, totalement isolées, qui sont approvisionnées deux fois dans la saison par des hélicoptères, où l'on peut généralement tirer un trait sur le WIFI ou autre connexion, où lorsqu'il y a des douches, celles-ci sont parfois limitées par l'utilisation d'un jeton (pour éviter les files d'attentes et économiser l'eau), où l'on se retrouve à dormir à 30 dans un grand dortoir, équipé chacun du fameux "sac à viande" et pour les plus sensibles de boules quies.... C'est une expérience très amusante, il y règne une ambiance conviviale, joyeuse et vivante, notamment lors des dîners, qui sont souvent de très bonne qualité, et où tous les hôtes sont heureux d'échanger des anecdotes avec leurs voisins de table et de raconter leurs journées de marche et itinéraires empruntés.








































Lors de notre Tour du Mont Blanc, nous avons logé notamment au gîte du Peuty, à l'auberge Du Bon Abri, au refuge de la Croix du Bonhomme, et au Club Alpin Français des Contamines.

Le point le plus haut que nous ayons atteint est le Col des Fours, à près de 2 800 mètres d'altitude, d'où nous avions une très belle vue dégagée sur le Mont Blanc.

Durant cette randonnée, on prend malheureusement conscience de la fonte des glaciers qui est flagrante, ce qui nous met en contact direct avec les conséquences du dérèglement climatique.

Lors du "retour sur terre", c'est-à-dire l'arrivée à la fin dans les villes de montagne urbanisées, à 1 000 mètres d'altitude, c'est comme si l'on revenait d'un long périple céleste et que l'on redécouvrait la civilisation avec son lot de bruit (voitures, magasins...) et de pollution atmosphérique. C'est là que l'on prend conscience que ce "break" de 7 jours est une sorte de cadeau du ciel, et que les bienfaits sont ancrés dans notre tête et notre corps pour plusieurs semaines et mois à venir.

Une randonnée que je recommande vivement à toutes les personnes à la recherche d'un vrai effort physique, de paysages à couper de souffle, du luxe qu'est devenu le silence, d'espaces généreux, de couleurs verdoyantes et lumineuses rendues par les multitudes de fleurs de montagne, et de la prise de conscience que la nature, tout comme l'homme, est vulnérable, et qu'il nous faut la respecter avec la plus grande persévérance.










Petite question : savez-vous combien de personnes tentent chaque année de gagner le sommet du Mont Blanc ?

Entre 25 000 et 30 000 personnes !

J'étais perplexe lorsque j'ai appris cela, je n'aurais jamais pensé à une telle affluence sur ce beau massif immaculé. D'où l'inquiétude de nombreux guides de haute montagne, qui déplorent cette "consommation de masse" et le trop fréquent manque d'expérience de la montagne des personnes candidates à cette excursion mythique.














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