Louveteau - Zoo de Berlin, 2005
lundi 16 juin 2014

Leopold Kozlowski, "le dernier Klezmer"

A l’occasion du Festival des Cultures Juives qui se tient à Paris du 10 au 26 juin 2014, c’était un grand bonheur de faire la connaissance de Leopold Kozlowski, surnommé dans son pays « Le dernier Klezmer de Galicie ».



Né en 1918 dans la ville polonaise de Przemyslany, aujourd’hui située en Ukraine, il est venu passer deux jours à Paris à l’occasion du festival. C’est dans la Synagogue Copernic que la soirée en hommage à ce « Klezmorin » a été organisée à l’initiative de l’Institut Polonais de Paris. Celle-ci a commencé par la projection d’un documentaire datant de la fin des années 80, dans lequel on découvrait son histoire, à la fois belle et très émouvante. 

L’histoire d’un enfant juif qui a vécu la Shoah. Son père a été fusillé par les soldats allemands arrivés à Przemyslany en 1941, sa mère a été exécutée dans un camp de concentration et son frère a été assassiné par des intégristes ukrainiens. 

Seul survivant de cette tragédie, Leopold Kozlowski revenait dans ce documentaire sur les terres (en Ukraine aujourd’hui) où ses proches ont perdu la vie. Malgré l’émotion que suscitait ce retour dans le passé, c’est surtout la joie de vivre de ce monsieur qui était fascinante. Comme il le disait lui-même « La musique m’a sauvé la vie, j’ai vécu dans un ghetto, survécu en camp de concentration… la musique m’a donné la force. »

Leopold Kozlowski, Synagogue Copernic, Juin 2014

A l’issue de la projection, Leopold Kozlowski, du haut de ses 96 ans, est venu à la rencontre du public. L’ovation qui lui a été rendue était très émouvante, et il a avec beaucoup de plaisir, semble-t-il, partagé quelques anecdotes de sa vie avec nous, non sans humour. Il s’est ensuite installé à plusieurs reprises au piano pour nous jouer quelques œuvres représentatives de la musique Klezmer.

Véritable représentant de la tradition Klezmer, il estime que « la musique juive n’est pas une mélodie. Elle porte l’histoire que renferme notre cœur. » Issu d’une famille de musiciens, Leopold Kozlowski a expliqué l’origine du mot Klezmer (en hébreu ancien, « kle » signifie instrument et « zmer » signifie chant) et a parlé avec passion de cette musique, basée sur les émotions et les sentiments, qui n’est pas écrite mais qui vient du cœur.

Directeur musical du Théâtre National juif de Varsovie pendant 10 ans, pianiste, compositeur et chef d’orchestre, Kozlowski réside aujourd’hui à Cracovie.

« La musique est ma vengeance. C’est ma vie. J’ai l’intention de continuer à jouer jusqu’à mon dernier souffle. » Leopold Kozlowski



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