Louveteau - Zoo de Berlin, 2005
dimanche 19 février 2012

Festival International du Film d'Environnement

Le 29ème Festival International du Film d'Environnement qui se tenait du 7 au 14 février au cinéma des cinéastes proposait une sélection très intéressante de fictions, documentaires, courts métrages du monde entier consacrés à différentes thématiques liées à l'environnement.





J'ai vu à cette occasion deux documentaires, l'un traitant de la déforestation en Indonésie, l'autre présentant des centrales nucléaires en Allemagne.

" Green " de Patrick Rouxel : " Elle s'appelle Green, elle est là, face au monde qui n'est plus le sien. Dans son regard, une forêt autrefois verte et vivante, désormais brûlée et meurtrie. "

Ce film m'a beaucoup plu et également émue, puisqu'il montrait, à travers le regard décalé d'un animal, en l'occurrence là un orang-outan, le processus de déforestation en Indonésie et les conséquences directes pour les animaux de cette région. Le film commence par une scène émouvante, où Green, l'orang-outan est récupérée dans un piteux état par des ouvriers dans un paysage de forêt ravagée. Elle est amenée dans un petit refuge où des personnes du chantier prennent soin d'elle pour essayer de la ramener à la vie, en tentant de la nourrir. A travers le regard de cet orang-outan allongé sur un lit, qui ne semble plus avoir la force de revenir à la vie, et semble se remémorer le début de son existence, on découvre son histoire et celle de cette forêt vidée peu à peu de sa substance.

Le film retrace le parcours de Green en montrant au début une forêt verdoyante où les animaux vivent paisiblement et puis progressivement la déforestation. Les séquences montrant cette nature et les animaux alternent avec des images de la société de consommation utilisant les produits dérivés des arbres coupés dans cette forêt (meubles, papiers, journaux, magazines, boissons, ...). Il n'y a aucune parole dans le film, les images parlent seules, de manière extrêmement forte. La musique qui accompagne parfois le film alterne elle aussi entre des douces sonorités lorsque les images montrent la nature et les animaux et des musiques saccadées et agressives lorsque les images montrent la société de consommation. La fin nous montre de quelle manière Green a été récupérée alors qu'elle errait à la recherche de nourriture dans un paysage de désolation, une grande plaine où seuls quelques morceaux d'arbres jonchent le sol. L'orang-outan décède à la fin du film.

Le générique du film est une liste, qui parait interminable, des noms de tous les acteurs, directement et indirectement (institutions, banques, sociétés, .... et tout à la fin ... nous les consommateurs) responsables de ce saccage.

C'est un film choc, d'un réalisateur engagé, qui l'a tourné en grande partie dans la clandestinité. Malheureusement, Patrick Rouxel, n'était pas présent à l'issue de la projection, mais sa collaboratrice était là, pour répondre aux questions des spectateurs. L'émotion était palpable dans la salle, après la projection d'un film, où il est difficile de retenir ses larmes.

La collaboratrice de Patrick Rouxel a indiqué, que si chacun d'entre nous souhaite agir de manière individuelle contre la déforestation en Indonésie, il est possible de le faire en boycottant les produits à base d'huile de palme, car c'est là une des premières source de destruction de cette forêt.

Ce film est accessible en replay ici (jusqu'au 29 février) : à voir absolument !

Le second documentaire était " Under control / Unter Kontrolle " de Volker Sattel : " En Allemagne, une promenade au coeur de l'énergie atomique "pacifique" ".

Ce film était particulièrement intéressant car il permettait de voir ce que l'on ne voit jamais, à savoir l'intérieur des centrales nucléaires. Nous assistons au quotidien des ingénieurs et ouvriers de ces centrales, à une intervention dans une salle des commandes alors que subitement tous les voyants se mettent à clignoter en rouge, et les alertes à retentir, à un entrepôt sous terre stockant des centaines de "castors" contenant les déchets nucléaires, à l'intérieur d'une centrale en cours de démantèlement - en apprenant que certaines parties son récupérées par les russes pour leurs propres besoins. C'est un monde à part qui nous est montré, qui parait presque absurde, avec un regard décalé presque ironique parfois, en tout cas, un regard très humain, où l'on voit le personnel des centrales circuler en peignoirs avant de passer les sas de décontamination, manger dans la cantine. Le film montre également la "seconde vie" d'une centrale démantelée en Allemagne, reconvertie en fête foraine ...

J'ai vu sur le site du festival que ce film a reçu le prix du documentaire 2012, voici l'interview du réalisateur.

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