Louveteau - Zoo de Berlin, 2005
vendredi 12 août 2011

" Melancholia " de Lars von Trier

" Melancholia " est un film qui marque et qui m'a presque autant bouleversée que " Breaking the waves ".




D'emblée, le film s'impose comme un chef d'oeuvre très esthétique. Les images très belles de l'univers et de planètes, les personnages filmés au ralenti dans une nature luxuriante et dans des postures un peu métaphoriques et la musique triste mais puissante de Richard Wagner (Tristan & Isolde) ... cette introduction posée nous fait entrer en douceur dans l'ambiance mélancolique et mystérieuse du film. 

Tout le film se déroule dans un cadre magnifique, un château sur un domaine verdoyant immense qui surplombe la mer, donnant l'impression qu'on est au " rebord " de la terre. La première partie met en lumière la personnalité fragile de Justine (la soeur de Claire, jouée elle par Charlotte Gainsbourg) qui va progressivement faire tourner au désastre sa propre cérémonie de mariage. Dans la deuxième partie, où les quatre personnages principaux se retrouvent à huit-clos et où l'on apprend que la planète " Melancholia " va d'ici peu frôler la terre, Justine semble de plus en plus sereine, alors que Claire va peu à peu se laisser submerger par l'angoisse et la peur. La relation entre les deux soeurs est particulièrement émouvante et met en évidence leurs différentes façons de voir le monde, plus rationnelle pour l'une, et plus intuitive voire mystique pour l'autre.

Les acteurs principaux ont un jeu authentique, j'ai également trouvé Charlotte Rampling fascinante - même si elle n'apparaît que très peu dans le film -, les dialogues sont épurés laissant la place aux sensations, les couleurs des paysages et les chevaux sont sublimes ! La musique grandiose de Wagner qui nous accompagne tout au long de ce conte fantastique contribue à faire de ce film un moment envoûtant.

La fin du film, qui est particulièrement impressionnante, tant d'un point de vue visuel que sonore, nous laisse presque scotché dans notre fauteuil et empli d'une profonde sensation de fragilité.

C'est un de ces films rares qui font que lorsque l'on sort du cinéma et regagne le monde réel, tout nous semble un peu dérisoire et notre regard se pose instinctivement sur le ciel.



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