Mon premier road trip à moto m’a permis de découvrir le nord
du Vietnam avec Hanoï comme point de départ. Le permis moto en poche depuis 4
mois, c’est non sans quelques interrogations que je me suis lancée dans cette
aventure, les commentaires par ci par là évoquant souvent le danger de la
conduite d’un deux-roues au Vietnam. Finalement, ce voyage a été palpitant, un
enchantement de bout en bout, une occasion de progresser dans la conduite et il
m’a convaincue que la moto est le moyen de transport idéal pour aller à la
rencontre des habitants de ce pays magnifique et très attachant.
Près de 1000 km parcourus sur une Minsk 125cc
Cette jolie moto biélorusse de style vintage, parfois
capricieuse au démarrage, avec son kick à actionner, m’a vaillamment menée sur
les routes vietnamiennes, alternant des pistes caillouteuses et sablonneuses, des
longues nationales traversant les villes, et des belles routes de montagnes aux
multiples virages offrant une vue plongeante sur les terrasses de rizières. Je
n’oublierai pas les visages souriants des enfants qui nous accueillaient
joyeusement avec un « Hello » le long des routes des villages. Dans
les campagnes et hameaux de montagne, nous avons croisé pléthore d’animaux
partageant généreusement la route avec nous : buffles, cochons noirs et
roses, poules et coqs, canards, oies, chèvres, chiens, chats…
Hanoï, une ville bouillonnant d’énergie
La plus ancienne capitale d’Asie, avec ses 8 millions d’habitants
de moyenne d’âge très jeune, est une ville incroyable au charme désuet irrésistible.
Avec ses échoppes débordant sur les trottoirs, ses dédales de ruelles
commerçantes organisées en corps de métiers (bijoux, quincaillerie, bambou,
cuir, soie, chaussures, fleurs, lampes…), ses câbles électriques comme des
longs spaghettis ou nouilles de riz pendant au-dessus des rues, ses tables et
chaises miniatures permettant aux badauds de se ragaillardir avec un « pho »,
le plat traditionnel populaire vietnamien, elle évoque les anciennes villes qui
jalonnaient la route de la soie.
C’est avec bonheur et un émerveillement permanent que l’on
parcourt Hanoï qui semble ne jamais dormir. On se balade dans le vieux
quartier, à la circulation dense et l’animation continue, aux maisons étroites,
colorées et étirées sur plusieurs étages, imbriquées les unes dans les autres,
dans la rue Ma May et ses alentours accueillant des centaines de petits bars et
restaurants où l’ambiance festive est à son comble dès la tombée de la nuit, autour
du lac Hoan Kiem apportant fraicheur et repos en centre-ville, dans le quartier
français composé de larges avenues bordées d’arbres, de magnifiques villas Belle
Epoque et de jolis cafés aux styles très variés.
La parade des deux-roues à Hanoï
La particularité d’Hanoï c’est aussi son trafic dense
constitué majoritairement de deux-roues. Les voitures, accessibles seulement à une
frange aisée de la population, sont encore minoritaires. Les rues sont donc principalement
envahies par une horde joyeuse de motards circulant sur des scooters et petites
motos semi-automatiques. Toutes les configurations sont permises : en
solo, en couple avec la femme assise en amazone à l’arrière et pianotant sur
son smartphone, en trio d’amis, en famille avec le bébé debout à l’avant, le
père au guidon, le deuxième enfant puis la mère à l’arrière, en cargaison (échafaudage
de cartons, sacs…d’une volumétrie impressionnante). Le casque est théoriquement
obligatoire. La mode des motocyclistes d’Hanoï c’est un petit casque
ressemblant à une casquette, proposé dans de multiples coloris et motifs,
notamment des casques Hello Kitty pour les filles, où un petit trou à l’arrière
permet de faire passer la queue de cheval ;)
Ici le clignotant est rarement utilisé, il est remplacé par
le klaxon qui donne l’ambiance sonore à la ville : deux coups de klaxon
pour doubler… La règle de base pour conduire à Hanoï « en toute sécurité »,
c’est de ne pas respecter les règles : conduite en sens inverse, démarrage
au feu rouge, doublement par la droite, pas de priorité à droite. Vu de l’extérieur
cela semble impossible, mais une fois dans le flot, on se prend au jeu avec un
vrai plaisir, pas mal d’adrénaline, et on s’aperçoit que ce joyeux trafic est finalement réglé par des valeurs communes : le
calme, le respect et l’attention à l’autre, la souplesse et l’ingéniosité. Il
se dégage de cette masse circulant comme sur un grand terrain de jeu quelque
chose de très positif, joyeux et même harmonieux.
Un road trip avec plusieurs moyens de transport
Notre circuit à moto, organisé par
La Compagnie Bourlingue (implantée
depuis 20 ans au Vietnam) et proposé par la start up française
Planet Ride, était
l’occasion de voyager avec différents moyens de transport : moto, barque,
train, minibus, bateau.
Ce road trip avec un guide vietnamien francophone nous
a permis de parcourir le nord du pays hors des sentiers battus et circuits
touristiques et d’aller à la rencontre des habitants et à la découverte des
paysages fantastiques du Vietnam : champs de plantation de thé, montagnes
luxuriantes, rizières en terrasses, grottes immenses tels des musées naturels
avec leurs formes et statues de stalactites et stalagmites, lacs immenses et
rivières sauvages…
L’hospitalité des Vietnamiens et la délicieuse cuisine
Les Vietnamiens sont souriants, calmes, chaleureux,
attentionnés et très serviables. Ils sont attachants et c’est avec les yeux
brillants que l’on quitte ce pays en se disant qu’on n’imagine pas ne pas y
revenir un jour.
Le partage des repas avec les habitants était un moment
privilégié et particulièrement agréable, l’occasion d’être en immersion totale
dans la vie locale. Chaque repas se devait de commencer par le fameux verre d’alcool
de riz ou de maïs, à boire cul sec, en guise d’accueil et de bienvenue.
La découverte de la cuisine vietnamienne est un pur bonheur,
composée de plats très variés aux saveurs attisant l’appétit : légumes
(choux frisé, choux rave, bambous, haricots, petits pois, choux blanc, brocoli,
oignons, carottes…), tofu grillé, poisson grillé, omelette, viandes relevées
(poulet à la citronnelle, porc caramélisé…), nems savoureuses et
croustillantes, et évidemment l’excellent riz vietnamien. Une cuisine variée et
équilibrée, où il n’y a pas de pain, de fromage, de sauces au beurre ou crème
fraiche venant alourdir l’estomac, pas non plus de desserts riches en cholestérol,
puisque nous terminons la plupart du temps le repas par des fruits (petites
bananes gouteuses, fruit du dragon, ananas, pastèque, orange…) et ensuite par
des petites tasses de thé vert. Pas étonnant que les silhouettes des
Vietnamiens soient généralement fines ;)
Le Vietnam : 92 millions d’habitants répartis en 54 ethnies
86% de la population est composée par les Viet (Kinh), l’ethnie
majoritaire. Vietnam signifie « le
pays des Viet au sud de la Chine » (Nam = Sud). Le reste des habitants
représente 53 ethnies minoritaires (principalement dans le nord du pays).
Chaque ethnie a conservé ses traditions, ses tenues vestimentaires, sa langue
et ses coutumes. Lors de ce voyage, nous avons rencontré les habitants des
ethnies Tay, Hmong, Thais blancs et Thais noirs, Dao.
La religion principale est le bouddhisme, mais beaucoup d’autres
religions sont représentées, notamment catholique (30%), taoïste, musulmane. D’une
superficie de 333 000 km2 (soit la moitié de celle de la France), le
Vietnam est composé de 3 grandes régions : le nord, le centre, le sud. Le
Vietnam a été chinois pendant 1000 ans (la dernière dynastie était celle des
Nguyên en 1802) puis français pendant près de 100 ans et ensuite américain
pendant 30 ans.
L'indépendance d'une partie du pays est proclamée en 1945 avec la création de la
République Démocratique du Vietnam par Hô Chi Minh dont le nom a été donné en
1975 à la capitale économique Saïgon une fois le nord et le sud réunifiés. Membre-fondateur du Parti Communiste
Français, Hô Chi Minh a vécu à Paris avant de devenir le fondateur du Parti
Communiste Vietnamien. Dans ce pays, actuellement la République Socialiste du Vietnam, il n'y a pas d’élection, puisque c’est un parti
unique qui dirige. Le bureau politique est composé de 15 personnes qui sont à
la tête du pays. Dans ce paysage, les religions et traditions des ethnies sont
respectées mais elles doivent s’adapter à la politique. C’est une forme de
liberté limitée et surveillée, avec beaucoup de policiers en civil.
Avant 1856, la langue vietnamienne utilisait l’écriture
chinoise. C’est un jésuite français (Alexandre de Rhodes) qui a introduit l’alphabet
romain et créé l’écriture vietnamienne.
Le salaire moyen est d’environ 300 dollars, et le taux de
chômage de 4%. Le drapeau vietnamien (rouge avec une étoile jaune à 5 branches)
représente le sang et la couleur jaune, celle du communisme, avec les 5
catégories de la société : agriculteurs, commerçants, ouvriers,
militaires, intellectuels.
Un pays attachant
Je retiendrai de ce voyage la gentillesse des Vietnamiens,
leur calme et leurs visages souriants. Et bien sûr les paysages magnifiques et
la cuisine excellente. Le charme et l'énergie débordante d'Hanoï et la beauté de la baie d'Ha Long avec ses 2000 îles "flottantes" ;).
Un grand merci à Nicolas et Franck de
RedLed pour le montage d'un clip de 3 minutes sur ce voyage, à découvrir
ici !!!
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